(Source : P.J. Speakman)
Un peu avant de rendre ce projet public, je vous ai demandé de m’envoyer vos témoignages et de me raconter, entre autres, vos premières règles. Parce que c’est toujours un grand moment, qu’il soit horrible et traumatisant ou plutôt cool (autant que le fait de saigner du vagin pour la première fois de sa vie puisse être cool, quoi), et que ça marque le début d’une looooongue période d’emmerdes et d’aventures extraordinaires et d’exploration de soi.
C’est pas tous les jours qu’on découvre une nouvelle fonction de son corps et tout ce que ça implique. Même si on a eu la chance de recevoir un minimum d’éducation sur le sujet auparavant, même si techniquement on sait comment ça fonctionne de l’intérieur d’un point de vue anatomique et biologique, rien ne nous prépare vraiment à ce que ça implique. On découvre de nouvelles sensations, de nouvelles douleurs, des textures, des odeurs, des émotions qu’on peine parfois à contrôler… Bref, ça change pas mal de choses.
Voici donc trois histoires de premières fois, pour cette première édition. Si votre récit n’apparaît pas dans ce numéro, vous le trouverez peut-être dans les suivants, alors surveillez vos boîtes mail (j’ai besoin que vous me donniez votre permission définitive avant de les balancer).
1. « Ma mère m’a dit que je pouvais avoir des enfants à partir de maintenant » – Clémence
« Mes premières règles sont apparues à l’âge de 12 ans, en 5ème pendant une matinée de cours. J’ai senti quelque chose couler et j’ai remarqué des taches de sang dans ma culotte lorsque je suis rentrée chez moi à midi pour manger.
J’ai senti que je devais prévenir ma maman et j’ai énormément stressé (je n’ai aucune idée de pourquoi, je crois que c’est lié avec le fait de devoir prononcer la phrase « J’ai mes règles » et que dans ma tête c’était lié à la sexualité et que ce sujet était un peu tabou chez moi). Ma mère m’a directement montré comment mettre une serviette et m’a dit que je pouvais avoir des enfants à partir de maintenant et qu’il fallait que je sois vigilante. J’étais gênée et stressée d’en parler avec ma maman mais je me souviens avoir ressenti une sorte d’excitation sur le chemin pour l’école après la pause, comme si quelque chose d’important s’était produit dans ma vie, comme si je détenais un secret sur moi que personne ne savait.
Avec le recul je trouve que la réaction de maman a été très froide et je trouve qu’elle aurait du être un peu plus relax, un peu plus heureuse de me parler de ça…. »
2. « Mon pyjama Robin des Bois tout trempé et poisseux collait entre mes cuisses » – Morgane
« J’ai eu mes premières règles à 12 ans et je me souviens parfaitement de la date parce que, joyeuse ironie, elles ont débarqué un 14 juillet, année 2003 pour être encore plus précise.
Il faut remettre les choses en perspective, j’étais une cavalière assidue à l’époque et j’ai appris que ça jouait un rôle dans l’arrivée des premières menstruations. Evidemment, à l’époque je ne savais pas… J’étais jeune et… pour ainsi dire, très garçon manqué. Tomboy, c’est le terme employé aujourd’hui. Je portais les cheveux courts à la Jean Seberg, des t-shirts de super-héros achetés dans le rayon garçon des magasins de fringue, comme les jeans. Jusqu’aux culottes, que je refusais de porter si elles étaient roses et girly. Je faisais alors de l’équitation depuis déjà 3 ans.
Revenons au 14 juillet 2003, que je passais alors en famille chez mes grands-parents dans l’Oise. Je me suis réveillée à l’aube, parce que j’étais à l’époque de ces enfants bourrés d’énergie qui ne supportent pas de perdre leur temps au lit (douce époque) et là… ce fut le drame. Mon pyjama Robin des Bois tout trempé et poisseux collait entre mes cuisses et une douleur sourde perçait au niveau du bas-ventre. J’ai toujours été un peu bravache et forte tête mais je n’en menais pas très large, ce matin là. Je suis allée me doucher, pour tout nettoyer, avant d’aller voir ma grand-mère.
Parce qu’il faut savoir que j’étais en vacance avec mon père chez ses parents à lui et ma mère travaillait, restée à la maison dans une autre région. J’aurais pu aller voir une de mes deux tantes (l’une avec trois enfants et l’autre sans enfant, pour la petite information) mais j’ai toujours eu une relation magnifique avec ma grand-mère et je savais qu’elle pouvait répondre à mes questions, du haut de mes douze jeunes années. Sans être totalement paniquée, je n’en menais vraiment pas large et je ne comprenais pas trop ce qu’il se passait. J’avais déjà vaguement entendu parler des règles, du processus naturel et normal pour une fille mais je n’y avait jamais fait attention. La jeunesse, c’est le culot de croire que ce que les adultes racontent ne les concerne pas…
Elle a été adorable. Elle m’a expliqué en détail ce que c’était, en quoi ça consistait et à quoi ça servait. Evidemment, à l’époque, l’idée d’avoir des enfants ne m’enchantait absolument pas, mais elle a su me raconter tout ça avec des mots doux et chauds. Elle m’a avertie que chez certaines femmes, les règles étaient douloureuses mais à l’époque, je n’avais pas trop mal encore alors je n’ai pas fait le lien tout de suite.
Elle est allée voir une de mes tantes pour obtenir des protections et je ne comprenais pas pourquoi elle n’en avait pas elle-même mais elle me l’a tout de suite expliqué en revenant avec des tampons et des serviettes hygiéniques, que passé un certain âge, les règles s’arrêtaient toute seule. Réaction enfantine et un peu boudeuse, je me souviens avoir demandé combien de temps je devrais attendre pour ça. Elle a beaucoup ri mais elle a été patiente et tendre, comme toujours. Elle m’a envoyé aux toilettes pour que je mette les protections, après m’avoir bien détaillé comment mettre un tampon ou une serviette. Ensuite, je suis revenue, un peu mal à l’aise mais curieuse. On a passé trois heures comme ça, à discuter dans la vieille cuisine qui sentait déjà le repas du midi. Elle a été discrète avec le reste de la famille mais sans me donner l’impression que c’était tabou, elle m’a juste expliqué que les hommes n’étaient jamais très friands de ce genre de discussions.
Je m’en souviens, de cette petite phrase, parce que j’ai récemment eu une conversation très amusante avec mon cousin à ce sujet (le fils de ma tante, celle qui a fourni les protections, d’ailleurs, aujourd’hui âgé de 20 ans).
Pour finir sur cette première anecdote : j’ai deux soeurs, qui ont aujourd’hui bientôt 20 ans et bientôt 15 ans. Le hasard fait si bien les choses, pour leurs premières règles, c’est aussi ma grand-mère qui s’est trouvée être là pour les guider, même si elles en savaient déjà plus que moi à leur âge. J’étais l’aînée et le premier petit-enfant de la famille, c’était déjà différent. »
3. « Mon corps a été modifié en un temps record » – Manon
« Mon dieu que je les ai eues tard. Le lycée était déjà bien avancé, il me semble que j’étais en première (sachant que j’ai redoublé la seconde), l’âge d’une terminale et un corps d’enfant. Tous les médecins commençaient à s’inquiéter de mon « retard ». Moi également puisque j’ai le désir d’avoir des enfants, et cela présumait d’être plus compliqué que prévu sans règles.
Après des rendez-vous chez le gynéco (pas traumatisant) et des médicaments ingurgités, j’ai fini par les déclencher sans aide, quelques mois plus tard puisque RIEN n’avait fonctionné pour mon pauvre système meurtri.
Une fois qu’elles ont été là, j’ai regretté qu’elles ne soient pas arrivées encore plus tard – douleurs, je tombais dans les pommes, flux monstrueux. Bref, l’horreur… La pilule a réglé ça en un rien de temps. Mais c’est sans parler de mon corps qui a été modifié en un tant record : j’ai pris trois bonnets en trois semaines, mes hanches se sont élargies, etc. Mais ne supportant plus les hormones (je tombe à moitié en dépression dès que je la prends) je suis passée au bon vieux stérilet en cuivre (amen) qui CERTES me cause plus de douleurs, mais je garde ma bonne humeur en toute circonstance, et ÇA ça vaut toutes les douleurs du monde ! »
Si vous voulez contribuer à cette rubrique, envoyez-moi un mail à jackxparker[at]gmail.com !
Ahah, moi aussi la pilule c’est la dépression nerveuse pour moi.
Il est bien cet article.
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[…] cette deuxième édition de Raconte-moi… : Tes premières règles, je suis retournée fouiller dans les centaines […]
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J était paniquer
Je sortait de cours il etait 12 h .
Pendant le cours j avais légèrement envie de vomir ( la nausée) puis je suis rentrer en mode normal chez moi apres je me suis déshabillé ( pour ne pas me salir en mangeant ) puis j ai baisser ma culotte j ai vu une tâche toute riquiqui tâche dans ma culotte elle etait rouge. J ai fini par appeler mon amie qui avait ses regles bien avant moi elle m a dit : 《 c est normale t inquiete c est tes regles 》 . Je lui est dit tu est sur ? Elle m a repondu : 《 oui ca ma fait pareille 》 , j était troubler mais comme la tache était petite je ne m en suis pas préoccupé 1 a 2 minute plus tard je ressens une agroce envie de vomir puis je me dit : est ce j ai mes règles ? Je regarde ma culotte et je vois une assez grosse tache brunatre et liquide j était en panique ; je me suis dit que le jour ou je les aurais jamais je ne préviendrai ma mère… mais bizzarement je l ai contacter en 1 ère elle m a dit va mette une serviette . Le soir elle est rentrer nous en avons peu parler et j ai fondu en larme ( je suis fragile ) a l idée d apprendre que je ne suis plus la même petite fille qui adore les blagues mais une femme
Merci pour ceux qui ont lu mon histoire et j espere que ca vous rapporte quelque reponses a vos question et ci vous avez des questions posez les moi 💙💚💛🍒
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Bah écoute c est … jsp quoi dire c est drôle et attachant en même temps c est genre grave bizarre que tu pleures pcq tu es une femme fin je comprend mais voilà quoi
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