Menstruations et Contraceptifs : Lequel choisir pour quels effets ? #1

Saiko Candy, préparatrice en pharmacie, vous donne quelques conseils pour choisir votre contraception en vous détaillant tous leurs effets.
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Saiko Candy est une préparatrice en pharmacie de 22 ans qui a eu l’extrême amabilité de me proposer une petite série d’article sur les différentes méthodes de contraception et leur effet sur les menstruations. Elle rêvait depuis toute petite de travailler dans la santé et a toujours eu un attrait certain pour les médicaments – ce qui lui a donné envie de devenir préparatrice. Elle vient juste d’obtenir son diplôme et elle aime tellement son métier qu’elle a décidé de partager son savoir avec nous, pour que les gens puissent choisir la méthode la plus adaptée à leurs besoins et leurs envies.

Voici donc un premier article sur quatre contraceptifs et leurs différents effets sur le corps et les règles ! 

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Un contraceptif, c’est un peu comme un couple. Il faut aimer sa contraception, et il faut que notre contraception nous aime. Mais comme dans les histoires d’amour, parfois on tombe sur une contraception, on se dit « cette fois c’est la bonne ! » et en fait non. Ben c’est pas grave, une de perdue, des capotes de retrouvées ! (comment ça, c’est pas ça le dicton?)

Les pilules oestro-progestatives

Probablement les plus connues, les plus répandues, et toi qui me lit, si tu prends une pilule, j’ai 4 chances sur 5 que tu en prennes une (même sans le savoir).

Les pilules oestro-progestatives sont celles qui font le plus parler d’elles, que ce soit en bien (« j’ai pris 2 bonnets et j’ai plus mal pendant mes règles ! ») ou en mal (le scandale des pilules de 3e et 4e génération en 2012, avec les thromboses de toutes sortes provoquées par celles-ci). C’est l’association d’un oestrogène et d’un progestatif, comme leur nom l’indique.

Pourquoi est-ce que les médecins semblent les kiffer ?

Eh bien la pilule oestro-progestative est pour commencer la contraception hormonale la plus fiable qui existe à l’heure actuelle. C’est aussi une des seules qui permette d’avoir « le contrôle » de son cycle menstruel (les plaquettes contiennent 21 comprimés hormonaux, avec ou sans 7 comprimés additifs placebo, donc on sait sans suspense qu’à la fin de la plaquette, les règles vont arriver), ou en tout cas les meilleures infos quant au déroulement de celui-ci.

Elles permettent aussi (soit-disant) de ne pas être trop perturbées par l’absence de règles due à la prise régulière d’un contraceptif. Ce qui est un peu con, parce que les règles qui viennent avec les pilules oestro-progestatives, ce sont de « fausses » règles, des règles de privation engendrées par votre corps un peu paumé qui comprend pas trop pourquoi juste avant on lui filait tout plein d’hormones et d’un seul coup plus rien.

Le but de la pilule oestro-progestative est de « faire croire » à votre corps que vous êtes enceinte (en gros. En détaillé, c’est une histoire de rétro-contrôle des hormones FSH et LH par l’hypothalamus. C’est chiant, quoi.), ce qui explique l’efficacité de ces pilules (à priori, on peut pas tomber enceinte 2 fois en même temps. Ou alors c’est que tu as deux utérus. Ce qui soulève d’autres questions.).

Les menstrues et les oestro-progestatives :

Eh ben, c’est une affaire qui roule. Des règles peu abondantes, peu voire pas douloureuses, et réglées (haha) comme une horloge ! (avec le bonus de pouvoir enchaîner 2 plaquettes de 21 jours (en zappant les 7 derniers pour celles qui ont des placebo en derniers comprimés) pour ne pas les avoir pendant l’été pour aller à la piscine/mer ou pour rester le plus longtemps possible devant son PC sans se lever pour aller changer de protection ou vider sa cup)

Il y a quelques cas déconseillés à la prise des oestro-progestatifs :

  • La cigarette : Si vous fumez, vous oubliez l’oestro-progestative. Le risque de thrombose veineuse est augmenté, et ce, quelle que soit la génération de pilule que vous prenez.
  • Les migraines : Vous êtes migraineux-se ? Passez votre chemin. L’oestro-progestative c’est aussi niet pour vous ! La douleur provoquée par la migraine est due à une dilatation des vaisseaux sanguins suite à une vasoconstriction de ceux-ci, et qui qui empire tout ça ? Coucou, la pilule oestro-progestative !
  • L’allaitement : Vous venez juste d’avoir un môme que vous allaitez et franchement aucune envie d’en avoir un deuxième dans l’immédiat parce que le premier vous donne déjà bien assez de fil à retordre comme ça ? Choisissez une autre forme de contraception. L’oestro-progestative entraîne une diminution de la production de lait (ce qui peut être vachement gênant, parce qu’il paraît que les bébés ont besoin de se nourrir pour vivre. J’ai entendu ça l’autre jour à la radio), et c’est pas tip-top comme vous vous en doutez.
  • Le dérèglement hormonal : Il n’est pas officiellement sur les listes de cas déconseillés, et il faut dire que c’est une pathologie pas facile à trouver. À moins d’avoir eu quelques complications à cause de ça, généralement, on n’en sait rien (et ça représente pourtant environ 20% des jeunes personnes réglées, à plus ou moins fort degré) (ça touche plus souvent les jeunes, parce qu’une grossesse ou une pilule sur long terme a tendance à aider le rééquilibrage). Si c’est votre cas, vous l’avez sans doute déjà remarqué, mais les oestrogènes vous détestent (foutue Mère Nature, déjà qu’elle nous file les règles, mais en plus les hormones qui aident à avoir moins mal, ben on les supporte pas !). Du coup, la pilule à base d’oestrogènes, on oublie !
  • L’obésité : Au-delà d’un certain poids, ce type de contraceptif a des chances de ne pas bien fonctionner.

Si vous faites partie de ces cas-ci, parlez-en à votre médecin, il se peut qu’il vous change de méthode contraceptive !

La majorité des pilules oestro-progestatives sont remboursées à 65% par la sécurité sociale (la boîte de trois mois pour une pilule standard en générique est aux alentours de 4-5€, mais ça peut varier selon le type de pilule). Mais n’hésitez pas à demander à votre médecin pour en être bien sûre si vous n’avez pas vraiment les moyens de payer !

N.B. : je rappelle pour les personnes épileptiques que toute contraception par voie orale doit être vue avec le médecin, car chaque cas est particulier.

Les pilules progestatives

Moins connues, les pilules progestatives vous veulent pourtant du bien ! (Quoi ? Comment ça « opinion subjective » ? C’est pas parce que mon dérèglement hormonal fait que les oestrogènes me haïssent et que seule la progestérone m’entoure d’amour que je suis subjective !)

Ces pilules sont 100% garanties sans oestrogènes ! Une victoire pour les cas cités précédemment, ou pour les personnes qui ont pris 5kg avec leur oestro-progestative.

Pourquoi sont-elles moins kiffées ?

Eh ben parce que les médecins préfèrent les autres. Celles-ci ne donnant pas de règles, ou très peu, les médecins les aiment moins (mystère total). Elles sont, c’est vrai, un peu moins fiables que les oestro-progestatives. Les progestatives épaississent la glaire cervicale (et si tu as oublié tes cours de bio, la glaire cervicale, c’est à l’entrée de l’utérus), et rendent impossible le passage des spermatozoïdes de l’autre côté (c’est con, les gars, faudra essayer une autre entrée).

Les progestatives sont donc des pilules de 28 jours toutes dosées à l’identique, et sans aucun placebo, qui empêchent ces p’tits cons de spermatozoïdes de passer squatter chez Tatie Utérus et Tantines Ovaires.

Les menstrues et les progestatives :

C’est une affaire du tonnerre, puisque dans la majorité des cas, plus de règles à l’horizon ! (plus de question existentielle à se poser « je prends plutôt la cup ou 3kg de tampons ? », plus de crampes, plus RIEN. On en oublie ce que c’est les règles, à la fin.)

Dans certains cas, des saignements réguliers ou irréguliers peuvent apparaître : pas de quoi s’inquiéter, ce sont de petits effets indésirables relous mais normaux ! Si vraiment ils vous gênent, vous pouvez toujours changer de contraception.

Il n’existe pas de contre-indications majeures ou de déconseillées à la prise de pilule progestative ! Avouez que ça prouve qu’elle vous veut du bien.

Désormais, toutes les pilules progestatives sont remboursées à 65% par la sécurité sociale ! (je dis « désormais », car pour la Cérazette®, c’est nouveau. Attention, cela ne concerne que les génériques de celle-ci!)

N.B. : je rappelle pour les personnes épileptiques que toute contraception par voie orale doit être vue avec le médecin, car chaque cas est particulier.

Le dispositif transdermique à visée contraceptive (ou patch contraceptif)

À se coller sur la peau du popotin (ou ailleurs hein, c’est vous qui voyez), le patch diffuse des hormones en continu pendant une semaine complète. Il est beaucoup moins répandu, car pas du tout remboursé par la sécurité sociale, et que cela peut parfois poser problème quand on en a pas trop les moyens.

ATTENTION :

J’aimerais faire un rapide rappel sur la pose d’un patch (quel qu’il soit) : la peau doit être saine (pas d’infection, de mycose, ou de coupure locale), propre (diffuser un produit par dessus 3kg de crasse, ça relève du miracle, faut pas trop en demander non plus ce n’est qu’un patch), sèche (sur peau mouillée ça colle moyen), peu voire pas pileuse (et si on est un yéti, eh ben on se rase un petit cm² pour le poser), à l’abri de la lumière (c’est très important que votre patch ne soit pas exposé à la lumière du jour de façon directe, ça risquerait de l’endommager sévère, et la matrice qui diffuse votre produit risquerait d’être foutue), et de préférence sur une peau relativement fine (donc t’évites de te le coller sur le talon quoi, hein, sinon c’est pas terrible).

Au niveau hormonal, c’est un oestro-progestatif, donc pas vraiment d’amélioration par rapport à la pilule de même genre, si ce n’est que puisque la diffusion d’hormones est plus faible et continue et pas apportée en grands pics, les effets indésirables sont un peu atténués.

Quoi de mieux que la pilule oestro-progestative ?

La prise constante d’un comprimé peut gêner certaines personnes qui ont tendance à l’oublier de temps en temps. Une fois par semaine, le patch est plus pépouze !

Les menstrues et le patch :

Un patch par semaine à poser pendant trois semaines, puis une semaine de « règles » qui se pointe ; règles peu abondantes et peu douloureuses ; en bref, tout pareil que la pilule de même style ! Avec la possibilité de le prendre en continu (sans la pause d’une semaine) pour éviter les règles.

Il n’est pas du tout remboursé par la sécurité sociale.

L’anneau vaginal contraceptif

Il s’agit d’un petit anneau en plastique translucide à se placer dans le vagin un peu comme on placerait une cup. Il y reste trois semaines à diffuser des hormones oestro-progestatives, la quatrième vous l’enlevez, et surprise ! Les règles arrivent (pas de surprise en fait, du coup).

Même remarque que pour le patch vu précédemment, il n’apporte pas grand chose de plus que la pilule oestro-progestative, si ce n’est qu’il réduit un peu les effets indésirables du fait de la diffusion faible et constante des hormones.

Quoi de mieux que la pilule oestro-progestative ?

Une fois toute les trois semaines, l’anneau vaginal est encore plus pépouze posé à la plage que le patch !

Les menstrues et l’anneau :

Un anneau toutes les trois semaines, puis une semaine de « règles » qui se pointe ; règles peu abondantes et peu douloureuses ; en bref, tout pareil que la pilule combinée et le patch ! Avec la possibilité de le prendre en continu (sans la pause d’une semaine) pour éviter les règles.

Il n’est pas du tout remboursé par la sécurité sociale, et d’un prix un peu plus élevé que le patch.

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Merci à Saiko Candy pour cette contribution et rendez-vous la semaine prochaine pour la deuxième partie de ce petit dossier sur les contraceptifs !

Et si vous êtes actuellement à la recherche d’un-e gynéco safe et ouvert-e d’esprit, allez donc faire un tour sur le site Gyn&co, qui répertorie tous les gynécos cool de France.

6 réflexions sur “Menstruations et Contraceptifs : Lequel choisir pour quels effets ? #1

  1. J’apporterais une (grosse) nuance sur la pilule progestative, pour l’avoir essayée. Pour ma part, l’effet « pas ou peu de règles » n’a pas eu lieu, j’ai plutôt eu l’effet inverse : deux semaines de règles et des tâches-sur-mon-jean-que-ça-m’était-pas-arrivé-depuis-la-troisième + des spottings sans arrêt. Donc attention, pas de règles avec les progestatifs, ce n’est pas le cas pour tout le monde (et je précise que j’avais des règles d’abondance et de durée « normales voire faibles » avant de prendre ce contraceptif hormonal).

    En tout cas, j’aime bien l’angle de cet article sur l’effet des contraceptifs sur les règles, c’est instructif, et surtout je trouve ça important de rappeler que les règles sous pilule oestro-progestative ne sont pas de vraies règles. Ah oui et aussi, dans les contre-indications, il y a les personnes qui ont des antécédents de thrombose ou de phlébite (j’en fais partie, et j’ai appris après quatre ans de pilule oestro-progestative que j’y avais pas le droit, en fait. Bravo le veau.).

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  2. J’ai prit une pilule micro-progestative pendant un peu plus de six mois. Au début c’était super cool, puis j’ai commencé à pisser le sang non stop. Entre spottings, saignements et règles, j’avais à peu près 3 jours par mois où ma culotte était immaculée. Maintenant stérilet en cuivre et l’amour fou ❤ (et puis même en ayant des règles très douloureuses, ça a pas empiré du tout avec, j'ai même un peu moins mal bizarrement). Bref, super article, j'attend le prochain avec impatience !

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  3. Je prends la pilule depuis mes 14 ans. Je commence à en avoir un peu beaucoup marre mais pour passer au stérilet c’est un véritable parcours du combattant. Après, j’enchaîne une fois sur deux les plaquettes ou quand je sais que mes règles vont tomber au mauvais moment : vacances, festivals, reportages…

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  4. Bonjour !

    Qu’en est-il de la pilule triphasique de type daily gé ?
    Merci pour cette article !

    Et merci à Jack Parker pour ce site si important !!

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  5. Bonjour,

    Je souhaiterai ajouter un complément sur le patch et l’anneau. En cas de sévère épisode de vomissement ou de diarrhée, les comprimés peuvent être mal assimilés. Étant atteinte de colopathie fonctionnelle (maladie chronique provoquant douleurs abdominales, diarrhées et/ou constipations, plus fréquente chez les femmes que chez les hommes) ces deux méthodes me permettaient une meilleure efficacité.
    Il faut dire que ma forme de colopathie peut provoquer des crises d’une semaine en continu….

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